Qu'est-ce que MACH peut apporter à votre organisation ?

L'ouverture et l'interopérabilité sont typiques de l'architecture MACH. Les applications sont construites en composants gérables plutôt qu'en monolithes. Friso Geerlings explique : « Une architecture MACH est construite en (micro)services, accessibles par le biais d'API structurées. Il peut s'agir de services que l'entreprise développe elle-même, parce qu'ils ne sont pas encore disponibles sur le marché par exemple, mais la plupart des services sont de loin achetés dans le cloud. Tous les services requis sont ensuite combinés dans une chaîne de valeur privée et spécifique. »

« En outre, un environnement MACH permet de résoudre de nombreux problèmes liés aux mises à jour, à l'évolutivité et à la flexibilité. Le paysage fonctionne en grande partie dans le cloud, et l'architecture avec des microservices et des API créé beaucoup de flexibilité et de facilité de gestion. Le remplacement, l'amélioration ou la suppression de services est relativement facile et ne nécessite pas une refonte complète de l'environnement. Étant donné que le back-end et les intégrations de systèmes sont découplés du front-end (headless), MACH s'éloigne complètement des grandes plateformes intégrées verticalement qui s'accompagnent généralement d'un lien étroit entre l'interface utilisateur et la logique commerciale sous-jacente. En bref, l'architecture composable MACH offre une grande flexibilité, et en particulier la possibilité d'un taux de changement beaucoup plus élevé par rapport à une plateforme classique (on-site) qui nécessite principalement une approche bien définie », détaille Friso.

Pour certaines organisations, cependant, cette approche bien définie peut être souhaitable. Ces dernières années, de nombreuses entreprises ont commencé à utiliser des « suites » de fournisseurs de plateformes classiques. Friso Geerlings indique : « Une combinaison de systèmes CMS ou DXP de grande taille, de packages d'e-commerce ou marketing étendus, est devenue la règle plutôt que l'exception. De nombreuses fonctionnalités telles que la recherche, l'analyse, le classement, le contenu et le flux de travail, sont incluses. D'autre part, vous dépendez du calendrier de release externe des fournisseurs de plateformes classiques. Toutefois, si vous offrez une expérience client standard, ce problème est moins important. En effet, en retour, vous bénéficiez de nombreuses fonctionnalités par défaut.»

Pour d'autres entreprises, ces calendriers de release externes sont un problème, car elles estimes qu'il est plus important d'effectuer des mises à jour rapidement et efficacement. Friso Geerlings entend ainsi souvent dire qu'entre-temps, celles-ci dépensent plus d'argent pour maintenir la plateforme en état de marche que pour développer de nouvelles fonctionnalités commerciales. MACH offre pour cela une solution, car il est possible d'effectuer des mises à jour rapidement et manière ciblée.

Cela concerne principalement les entreprises pour lesquelles il est de plus en plus important d'offrir une customer journey unique, qui puissent donc être adaptée rapidement et efficacement pour faire face à des circonstances changeantes. Friso Geerlings poursuit : « L'un des défis auxquels sont confrontés de nombreuses entreprises est l'opposition entre un produit unique et une expérience unique. Prenons l'exemple des services de livraison de repas. Mis à part le fait que UberEats et Deliveroo s'adressent à un groupe cible légèrement différent, ils proposent essentiellement le même produit : la livraison de repas. Ils sont en concurrence dans le domaine de l'expérience client, ce qui nécessite un front-end personnalisé - peut-être même plusieurs, comme une application (native), du commerce conversationnel et un site web. Vous voudrez que ces interfaces soient liées à une gamme de services qui peuvent être combinés et étendus de diverses manières, en fonction de la proposition unique de votre entreprise. Cela nécessite une architecture composable au lieu d'une plateforme qui fournit un format de business plutôt étroit. »

De nombreuses entreprises ont tenté de mettre en place ces expériences uniques - et des chaînes de valeur organisées de manière complexe - sur les plateformes classiques. Dans de nombreux cas, elles se retrouvent confrontées à une configuration laborieuse qui nécessite une connaissance à 100% d'une plateforme, alors qu'en fin de compte, leur utilisation des fonctionnalités ne dépasse pas 15%. En outre, elles dépendent de cycles de release lents et sont relativement souvent confrontées à un processus de mise à niveau long et coûteux. MACH résout bon nombre de ces problèmes. Le paysage est construit en microservices, ce qui permet une sélection spécifique de ce dont vous avez besoin. Cela permet d'investir de manière plus ciblée dans les connaissances. En outre, un paysage MACH fonctionne dans le cloud, de sorte que l'évolutivité, l'infrastructure et les éventuels problèmes de peak load ne se posent pas. Différents composants - uniformément liés à l'aide d'API - peuvent être utilisés pour sélectionner les services requis tout au long de la chaîne de valeur et du parcours client.

Alors, est-ce que MACH ne présente que des avantages ? Friso ne laisse planer aucun doute à ce sujet : « Non, cette architecture apporte aussi son lot de nouveaux défis. On pourrait comparer le démarrage d'une architecture MACH à la réalisation d'esquisses sur une feuille A4 vierge. Il s'agit de réfléchir à la manière de construire un système, aux services à choisir et aux aspects du processus de sélection qui requièrent une attention particulière. Une plateforme classique offre plus de prise, car elle donne une vision claire de la manière dont les choses doivent fonctionner. »

Friso poursuit : « Les plateformes classiques fournissent une assistance et une orientation dans certains processus : comment une commande est traitée dans un monolithe de commerce, ou comment le CMS fonctionne en termes de flux d'édition. Ces éléments sont en grande partie définis dans un DXP. Si vous voulez vous éloigner de ce modèle, cela demande un effort, mais la valeur par défaut est correcte et utilisable à 80%. »

« Cela vous donne une longueur d'avance, mais d'un autre côté, cela vous offre moins de liberté. À cet égard, MACH vous offre une plus grande liberté. Si votre parcours client ne nécessite que peu ou pas d'aspects uniques - parce que votre produit lui-même est déjà plus qu'unique ou appartient à une niche par exemple - une plateforme classique peut être le meilleurs choix. Dans ce cas, un parcours client unique est moins important pour le produit. »

Connaissances techniques requises

Friso Geerlings ajoute : « MACH augmente la complexité en raison de la nécessité de considérer le paysage dans sa globalité, de l'augmentation des tâches d'intégration et de la multiplication des choix individuels. Le développement des connaissances techniques est en fait le plus grand défi du passage à MACH. Ou alors, vous choisissez un partenaire d'intégration, comme iO, qui possède les connaissances et les capacités requises. C'est en fait l'une des phases les plus passionnantes d'un tel changement. C'est pourquoi on constate souvent qu'un seul département ou une seule unité de l'entreprise commence relativement petit avec MACH. Si le succès est au rendez-vous, cette nouvelle architecture sera déployée dans l'ensemble de l'organisation. Étape par étape, vertical par vertical. Je pense que c'est la meilleure manière de commencer à travailler avec une telle architecture, déclare encore Friso. C'est le véritable avantage d'une architecture basée sur des composants : elle est extrêmement flexible et vous pouvez commencer très petit. »

« Nous devons toutefois garder à l'esprit un défi majeur : la sélection des fournisseurs, souligne Friso Geerlings. Aucune plateforme ou communauté indépendante n'est en mesure de fournir une assistance adéquate à cet égard, comme le font la Cloud Native Computing Foundation (CNCF) ou, si vous êtes capable de regarder au-delà du vernis marketing, Gartner and Forrester. Ceux-ci fournissent une base dans les domaines de l'infrastructure cloud et des "principaux fournisseurs classiques", mais pas encore pour les services MACH. »

Le secteur doit d'abord mûrir un peu. Les choix techniques impliquent un besoin d'intendance : une vue d'ensemble véritablement indépendante et plus étendue de tous les services MACH, de leurs options et de leurs limites, qui puisse être consultée. Les entreprises en auront besoin une fois qu'elles auront commencé à travailler avec MACH. En fin de compte, chaque fournisseur propose quelque chose d'unique, et ce sont les besoins de votre organisation qui détermineront votre choix.

Il n'existe pas de réponse facile ou évidente à la question de savoir s'il faut (rapidement) passer à MACH. Friso Geerlings explique : « L'intérêt de commencer à utiliser MACH dépend de plusieurs facteurs. Si vous déposez d'un "green field" pour commencer un nouveau paysage, je recommanderais d'envisager MACH, que ce soit pour un nouveau groupe cible ou un nouveau marché ou pas. C'est intéressant du point de vue de la flexibilité et de l'évolutivité, et cela peut en outre s'avérer rentable, car vous ne devez payer que pour l'utilisation des services. Les choses sont naturellement très différentes si vous disposez déjà d'une plateforme et que vous souhaitez utiliser et créer une expérience unique ou faire converger une chaîne de valeur complexe au sein de votre plateforme. Dans ce cas, il peut être judicieux d'effectuer une analyse de rentabilité sur une période de moyenne durée - trois ans est un bon point de départ - afin de comparer les coûts de replatforming et de mise à niveau. Il est important de commencer par cartographier clairement la stratégie commerciale et digitale, afin de déterminer les services requis dans la nouvelle architecture MACH. Toutefois, la mesure dans laquelle les fournisseurs de plateformes classiques suivent cette tendance varie. Il convient donc de procéder à une bonne évaluation et de faire un choix réfléchi. Cela permettra à votre entreprise de ne pas passer à côté de cette tendance. Plus important encore : choisissez une solution qui correspond vraiment à votre organisation. »

Cet article est le premier d'une mini-série consacrée à MACH. Dans le prochain article, nous aborderons les questions que vous devez vous poser une fois que vous avez décidé de travailler avec MACH, et la manière de sélectionner votre fournisseur.