Oubliez le headless : l'excellence opérationnelle est l’e-commerce de demain

Le commerce sans tête, ou headless, était la grande promesse de 2018. Tout serait infiniment flexible, extensible et évolutif. Pour les puristes, par headless, nous entendons en fait découplé : construire un front-end sur une application API-only (dite headless).    

Et devinez quoi ? Le headless n'a pas déçu : centré sur le client, hautement personnalisable et rapide comme l'éclair. Le contenu, les visuels et les produits sont devenus partie intégrante d’une expérience utilisateur fluide, facile à optimiser pour stimuler la conversion. 

Il faut toutefois préciser que le headless est “légèrement” plus coûteux à développer, à utiliser et à entretenir que les plateformes de commerce électronique d'antan. Et ce, sans compter tous les projets qui ont échoué, ont été annulés ou n'ont pas tenu leurs promesses initiales. Et, bien sûr, coller rapidement une tête prête à l'emploi sur une solution de commerce prête à l'emploi peut certes donner une configuration sans tête d'un point de vue technique, mais sans la flexibilité, l'extensibilité et l'évolutivité escomptées. Alors que de nombreux spécialistes du marketing sont encore impatients de sauter dans le train du sans tête, d'autres sont déjà descendus quelques stations plus tôt.    

Nous nous trouvons aujourd'hui au bas du cycle de la Hype de Gartner.

Certainement pas. Le sans tête présente des avantages uniques et de nombreuses applications utiles. Et, une fois qu’une certaine maturité sera atteinte en termes de bonnes pratiques et d’outils, il deviendra sans aucun doute la configuration dominante dans le commerce électronique.   

Mais attendez, réfléchissons un instant. Ne sommes-nous pas en pleine récession ? De nombreuses entreprises font faillite, précisément parce qu'elles n'ont pas su s'adapter assez rapidement. Le headless n'avait-il pas justement promis aux entrepreneurs la flexibilité, pour le meilleur et pour le pire ? 

Il n'a pourtant pas apporté de solution flexible aux problèmes de la chaîne d'approvisionnement, ne s'est pas développé plus facilement sur les marchés émergents et n'a pas su réduire d’échelle efficacement lorsque les prix de l'énergie ont augmenté. Cette comparaison n'est pas juste ? Alors, pourquoi ne pas sortir du cadre et voir ce que le headless a réellement apporté en termes de valeur commerciale ? 

Le commerce sans tête nous a rappelé l'idée de séparer la couche de présentation de la couche commerciale. Comment avons-nous pu l'oublier ? Nous avons également appris que construire l'ensemble d’une plateforme d’e-commerce à partir de zéro n’est pas toujours une solution viable, voire n’est pas une solution du tout dans de nombreux cas.    

Mais le découplage nous a montré que décomposer les éléments en plusieurs parties permet de mieux contrôler la configuration dans son ensemble. Alors, pourquoi ne pas passer à l'étape suivante et diviser votre plateforme en composants best-of-breed adaptés aux besoins de votre entreprise ? L'intégration de multiples composants tels que la fonction de recherche, le contenu, l'automatisation du marketing, les recommandations de produit, la fidélisation, etc., avec le commerce est moins fastidieuse dans une configuration headless, c’est-à-dire best-of-breed, qu'elle ne le serait dans une solution best-of-suite.    

Le buzz de 2023 est sans aucun doute celui autour du commerce composable, un excellent moyen de tenir la promesse du headless en matière de flexibilité, d'extensibilité et d'évolutivité, sans nécessairement avoir à construire un front-end séparé.    

L'élément clé du commerce composable : une couche d'intégration qui forme le ciment entre vos composants best-of-breed. Celle-ci collecte toutes les données et les envoie aux consommateur·rice·s désigné·e·s. En utilisant une couche d'intégration, vous pouvez facilement étendre votre paysage ou remplacer un composant par un autre. Vous identifiez ainsi plus rapidement ce qui fonctionne le mieux pour votre configuration, car vous n'êtes pas enfermé·e dans des connexions directes très étroites.   

Dans cette configuration, la couche d'intégration peut ressembler à un nouveau point de défaillance unique, mais elle est, en soi, un ensemble de composants distincts qui, lorsque vous choisissez la bonne technologie, sont tous interchangeables. Une bonne couche d'intégration vous fournit donc les moyens dont vous avez besoin pour tout remplacer, y compris elle-même.   

Le concept de commerce composable va toutefois plus loin que les acteurs habituels du commerce. Pour être vraiment composable, vous voulez que votre back-end soit aussi extensible et remplaçable que vos composants front-end. Ajouter un ERP supplémentaire ? Remplacer votre système PIM ? En appliquant le concept de commerce composable à votre back-end, en évitant les connexions directes et en partageant un ensemble commun de formats d'échange par le biais d'une couche d'intégration, vous libérez la puissance impressionnante du commerce composable pour votre organisation. 

Le commerce composable end-to-end tient la promesse du headless à tous les niveaux de votre entreprise, et pas seulement au niveau de l'expérience front-end : depuis vos systèmes d'enregistrement jusqu'à votre hub d'e-mails marketing. Mais n'oubliez pas que, s’il est mal géré, le résultat ne sera guère différent des leçons que nous avons tirées du headless : il est facile de se tromper.    

Il est essentiel de bien comprendre quelles informations vont où, quelles sont vos single sources of truth et quels sont les formats d'échange de facto. Comment faire en sorte que vos composants soient petits, mais pas trop, et comment les relier entre eux à l'aide d'une ou plusieurs couches d'intégration sans perdre le contrôle ?  

Attention, même avec une vision claire et une détermination sans faille à suivre votre plan, les tentations nostalgiques d'un passé teinté de rose, où tout était simple, resteront toujours présentes.