Pourquoi les graphiques sont top : le pouvoir des infographies

Notre cerveau est humain : dès qu'il doit travailler - dans le cas présent, traiter un texte - il cherche des éléments visuels pour se faciliter la tâche. En effet, une information présentée visuellement est mémorisée beaucoup plus rapidement. 

Une infographie est donc avant tout un outil pour le cerveau humain. Mais, outre cette fonction de mémorisation, elles offrent un avantage esthétique en rendant votre mise en page plus attrayante et apportent de la couleur, de la variété et de la légèreté. 

Bien sûr, qui dit infographie dit information. L'objectif premier est de faire comprendre aux lecteur·rice·s quelque chose qu'ils ou elles ne savent pas encore. Vous ne rendez service à personne avec une infographie qui est belle mais qui n’évoque rien. À l'inverse, une infographie regorgeant de données intéressantes mais désespérément complexe n’apporte rien non plus.  

L'infographie idéale est donc fiable, accessible et attrayante. 

1. Fiabilité 

Quelle est la source de vos données ? Les chiffres que vous utilisez sont-ils corrects et complets ? Et surtout, les avez-vous visualisés de la bonne manière ? Une image inexacte peut mener à des conclusions complètement fausses. Un exemple bien connu est celui de l'axe vertical qui ne commence pas à 0. Le graphique de gauche débute par une valeur de 2,0 et semble indiquer que la différence entre les valeurs d'avril et de juin est très importante. Avec le graphique de droite (qui commence bien à 0,0), cette différence est soudain beaucoup moins perceptible. 

Autre règle d'or : renoncez à la 3D. Une visualisation en 3D peut faire paraître les parties au premier plan plus grandes qu'elles ne le sont vraiment. La partie bleue de ce camembert est en réalité plus petite que la jaune, mais la représentation en 3D donne l'impression du contraire. 

Le diagramme à barres ci-dessous présente les résultats d'une enquête sur la mobilité des travailleurs indépendants et des petites et moyennes entreprises. Pas de malentendu : les proportions sont parfaitement représentées et les conclusions sont claires.

2. Accessibilité 

Sachez à qui vous vous adressez et adaptez votre communication en conséquence. Une infographie destinée à un groupe d'experts en informatique doit être différente de celle réalisée pour les employé·e·s d'un atelier protégé. De même, à quoi sert une infographie si complexe et confuse qu’il est impossible d’en tirer des conclusions, même avec la meilleure volonté du monde ? Évitez le data puking, avec une profusion de données et des infographies qui essaient d’en dire tellement que l’on ne s’y retrouve plus. 

Un exemple qui circule depuis des années est celui d'un commandant de l'armée américaine qui voulait démontrer la complexité de la guerre en Afghanistan.  

Cette infographie de 2008 présente tellement d'aspects et de liens qu'elle est impossible à comprendre, même pour les militaires de haut rang à qui elle était destinée. Si l’objectif du commandant en question était de prouver que la guerre en Afghanistan était complexe, il a réussi haut la main. Mais quelle en est la raison ? Avec cette infographie, le·a lecteur·rice n’en aura aucune idée. 

Faites simple : les infographies accessibles se limitent à un seul message clair. La visualisation ci-dessous illustre les résultats d'une enquête sur la mobilité verte dans les petites et moyennes entreprises. Dans chaque cas, vous voyez une question claire avec des réponses claires, sans texte superflu. 

3. Attrait 

N'importe qui peut extraire un diagramme à barres à partir d'Excel. Le transformer en une infographie réussie est une autre histoire. Mieux donc laisser à un·e professionnel·le du design le soin de représenter des données complexes par une visualisation attrayante.  

Il existe de nombreuses façons d’améliorer la présentation de votre infographie : utiliser des couleurs tendance, inclure des icônes, des photos ou tout autre élément visuel inspirant... Pensez aussi à laisser suffisamment d’espaces blancs. Plus le design est épuré, plus le·a lecteur·rice comprendra facilement le message. Vous l'aurez compris : une belle infographie attire le regard comme un aimant.  

L'infographie ci-dessous montre l'impact du cancer sur la vie des patient·e·s. Le sujet est loin d'être amusant, mais une conception attrayante avec beaucoup de couleurs, de jolies images et des icônes claires rend le message plus agréable à lire. 

Il existe des infographies de toutes tailles et de toutes formes, et certaines conviennent mieux que d'autres à votre texte. Mais comment savoir quel est le meilleur choix ? Posez-vous la question suivante : quelle est la représentation graphique idéale pour les données que vous souhaitez illustrer ? Allez-vous les visualiser par des puces, les relier par une ligne, les répartir en barres ou opter pour quelque chose de complètement différent ? Et comment voulez-vous indiquer les distinctions de valeur - en jouant sur la taille, la longueur ou la position ? Ou en ajustant les couleurs, l'épaisseur, les formes ? 

Voici quelques règles empiriques : 

• Une évolution en chiffres peut facilement s'inscrire dans un diagramme à barres.  

• Une série d'événements (comme l'histoire de votre entreprise) se prête mieux à une ligne de temps chronologique, éventuellement accompagnée d'autres éléments visuels.  

• S'il est question d’une répartition (par exemple un budget, une main-d'œuvre divisée en classes d’âge ou le résultat d'un vote), un diagramme circulaire ou en forme de donut est un choix logique.  

Prenez le temps d'explorer toutes les possibilités et de regarder de nombreux exemples avant de prendre une décision. 

Vous êtes libre de concevoir une infographie comme bon vous semble, mais vous devez respecter certaines règles non écrites. L'auteur de ces règles ? Notre cerveau. Il part du principe qu'un graphique est construit selon une certaine logique. Par exemple, l'axe horizontal représente toujours le temps, et l'axe vertical, les valeurs qui y sont associées. Inversez cela, et vous verrez que votre cerveau proteste.  

En voici une autre : nous associons automatiquement le rouge à un élément négatif et le vert nous évoque une information plus positive ou durable. L'utilisation de ces couleurs peut considérablement renforcer votre message. Si vous vous y prenez mal, vous transformez votre outil en obstacle à la compréhension. Et, au lieu de maintenir l'intérêt des lecteur·rice·s qui font défiler votre texte, vous les embrouillez et les poussez vers la sortie.